Geek and History
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Jadis on apprenait l'Histoire à l'école… Aujourd'hui chacun peut modifier son cours grâce à une machine à café !
 
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 Geek and History : le contexte

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AuteurMessage
Arthur Dent
Fondateur & Maître du Jeu
Arthur Dent


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Autres personnages: Arthur Prosser.

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MessageSujet: Geek and History : le contexte   Geek and History : le contexte EmptyJeu 18 Juil - 10:39

Contexte de « Geek and History »

Qui aurait cru qu'une simple machine à café changerait le cours de l'Histoire de l'humanité ?

Siège de Nespresso France, Paris, planète Terre (voie lactée, dimension perpendiculaire*).
Le 24 juin 2013, 23 h 42.


Seul. Il était seul dans cette petite pièce étriquée et humide si tard dans la nuit, dans le noir. Une boîte à outils trônait à ses côtés. L'homme commençait à s'ennuyer sérieusement, mais il devait attendre que le gardien de l'immeuble soit profondément endormi avant de pouvoir mettre son plan à exécution. Depuis des mois, le trentenaire féru de science-fiction et d'Histoire ruminait un projet pour le moins étrange : transformer une machine à café de l'entreprise où il travaillait en machine à voyager dans le temps. Il avait prétexté auprès de son employer devoir faire une révision complète sur la machine des employés — eh oui, même ceux qui travaillent chez Nespresso ont droit à une pause café — pour rester aussi tard. Il ne savait pas du tout comment il allait procéder, il était nul en bricolage et n'avait aucune connaissance en physique quantique et encore moins en voyages dans le temps. Mais il avait la conviction qu'il allait réussir.


L'ampoule basse consommation qui jetait une lumière blafarde sur la pièce ne me permet pas de vous décrire très précisément le physique d'Arthur Prosser, mais je vais tout de même essayer. Arthur Prosser était grand et élancé, il avait des yeux bleus-verts et des cheveux blonds dorés. Il portait le plus souvent des lunettes de vue, une chemise blanche et un jean bleu foncé, mais affectionnait également beaucoup les lunettes de soleil. Notre héros était d'un naturel gentil et serviable, un brin prétentieux sans être trop narcissique, intelligent mais pas très doué en sciences. Mais l'action nous appelle, revenons au récit.
Tout à coup, Arthur tourna brusquement la tête et se dirigea à pas feutrés vers la fenêtre en double vitrage à l'ancienne de la pièce. Le gardien venait de laisser retomber sa tête sur son buste et commençait à ronfler, cela signifiait habituellement qu'il dormait à poings fermés. C'était l'heure de se mettre au boulot. Arthur referma délicatement les deux fenêtres et la porte de sorte à insonoriser le mieux possible la petite remise. « Allons-y », s'écria Arthur pour se donner du courage. Il sortit les rares outils dont il savait se servir de la boîte, se servit une tasse de chocolat froid et se mit au travail.


Quatre tasses de chocolat froid, deux tasses de cappuccino et trois heures de dur labeur plus tard, Arthur s'accorda une pause pour admirer son œuvre. Contre toute probabilité, il avait réussi à agrandir l'intérieur de la machine à café, à en retirer presque tous les composants et à la transformer en ce qui ressemblait plus ou moins à une machine à voyager dans le temps. L'intérieur était désormais presque identique à celui du TARDIS du dixième Docteur.
« Eh bien, s'exclama Arthur (il adorait monologuer), je ne sais pas comment j'ai fait, mais si ça fonctionne, je vais pouvoir parcourir le passé de notre vieille planète et ramener dans le présent tous les héros de l'Histoire ! Je n'ai ni envie de voyager dans le futur ni dans l'espace, j'espère déjà que les voyages dans le passé fonctionnent... Voyons voir ça tout de suite... »
L'extérieur de la machine n'avait presque pas changé afin qu'elle passe inaperçue et qu'on puisse facilement l'actionner de dehors. Seul l'avant avait été divisé en deux portes, avec une sorte de hublot encastré dans l'une d'elles. Notre geek historien referma la porte gauche de la machine, celle dans laquelle se trouvait le compartiment où tombaient les tasses qui se remplissaient de liquide. Il laissa la droite entrouverte dans le but de pouvoir rentrer à l'intérieur avant le départ de la machine. Il commanda à l'aide de la liste sur la porte droite un énième chocolat, chaud cette fois.
Je me demande bien à quelle époque cette boisson va m’emmener..., pensa-t-il. Il s'engouffra vite à l'intérieur, referma méticuleusement la porte de droite et une fraction de seconde plus tard, la machine commença à s'estomper. Je vais l'appeler le TARMAC, pour Time And Relative Machine À Café, c'est bien ça..., songea-t-il joyeusement. Un instant plus tard, il était ballotté par les premières turbulences temporelles.
Le passionné d'Histoire avait travaillé jusqu'à très tôt, six heures et quart du matin pour être exact. Lorsque les deux premiers employés arrivés dans l'immeuble voulurent prendre leur première pause à six heures et demi, ils découvrirent avec stupéfaction que non seulement il n'y avait plus de trace de la machine à café censée être réparée, mais qu'en plus Arthur s'était également volatilisé.

*
*   *

Le TARMAC donna à Arthur l'illusion d'un atterrissage en douceur. Le TARMAC avait malmené Arthur pendant tout le trajet à travers les méandres du temps et il en avait presque eu le mal de mer — encore eût-il fallu que le temps soit une mer. La machine ralentit progressivement, émergea hors du couloir temporel et tourna quelques fois sur elle-même avant de s'immobiliser. Arthur crut qu'elle s'était posée au sol, il desserra sa ceinture de sécurité. Mal lui en prit : le TARMAC tomba sur le sol d'un seul coup et son passager perdit l'équilibre. Je l'avais programmé pour être un peu espiègle, mais pas au point de me jouer des tours pareils !, songea Arthur, furieux contre le pilote automatique. Un écran de contrôle vétuste affichait deux énigmatiques informations : « Berezina, 1812 ». Arthur ne prit même pas le temps de le regarder et tendit l'oreille.
À l'extérieur, des bruits de bottes crissant dans la neige résonnèrent. Des soldats s'étaient réunis et encerclaient l'étrange appareil tout en gardant leur distance. Le voyageur temporel put voir à travers le hublot que les soldats s'écartaient respectueusement pour dégager un passage à un homme à cheval.

« Mes braves, un empereur se doit d'être courageux et de montrer la voie à ses hommes. Vous avez vu comme moi cette étrange... chose se poser ici et vous vous demandez comme moi ce que c'est. Peut-être est-ce une ruse de nos ennemis, peut-être une arme redoutable. Je vais tenter de percer ses défenses, couvrez-moi », acheva Napoléon Ier en descendant de son cheval tandis que ses soldats armaient leurs fusils et visaient la machine. Il s'approcha des portes de la cabine mais n'eût pas le temps de toquer ni de regarder par le hublot : les portes s'ouvrirent, Arthur sortit et un puissant courant d'air glacé l'empêcha d'avancer.
« Impossible !, s'écria-t-il, bouche bée devant Napoléon.
— Impossible n'est pas français », lui répondit calmement celui-ci. Arthur se ressaisit et mit en œuvre le stratagème qu'il avait élaboré pendant son trajet.
« Désireriez-vous visiter l'intérieur de ma machine de guerre ?, demanda-t-il habilement.
— Volontiers, dit simplement Napoléon avant de faire signe à deux de ses soldats de le suivre.
— Vous boirez une boisson chaude ? », questionna Arthur tout sourire tout en commandant un chocolat chaud. Ce fut au tour des soldats de s'ébahir devant la tasse fabriquée dans un matériau inconnu qui tombait et se remplissait toute seule d'un breuvage déjà chaud. Certains prirent peur et s'écartèrent, d'autres salivèrent à l'idée de se réchauffer en buvant ne serait-ce qu'une gorgée de cette mixture. L'empereur lui-même fut légèrement décontenancé.
« Prenez votre chocolat chaud et suivez-moi à l'intérieur, la visite promet d'être longue et riche en surprises...
— Soldat, goûtez-moi cette boisson. Immédiatement », ordonna Napoléon. Un des deux soldats qui l’accompagnaient s'exécuta : il se brûla la langue, faillit lâcher la tasse et en renversa un peu sur lui, mais il adora le goût du chocolat et frémit de bonheur.
« Au rapport !, s'écria Napoléon pour le sortir de sa rêverie.
— Boisson parfaitement comestible et même, selon mon jugement personnel, avec tout le respect que je vous dois, délicieuse. », répondit le soldat. L'empereur fin stratège lui arracha presque la tasse des mains et la but d'une seule traite. Après avoir difficilement dégluti, il dit :
« Vous ne m'avez pas leurré, cette boisson était véritablement savoureuse. Soldats, suivons cet homme et faisons-lui l'honneur de représenter la France en visite dans sa machine de guerre. Vous êtes français, je présume ? Vous n'êtes pas sans ignorer que je suis Napoléon Ier, votre empereur, et voici une compagnie d'un de mes régiments. Déclinez votre identité et votre supérieur direct.
— Je me présente, dit Arthur en pénétrant dans le TARMAC suivi de Napoléon et de ses deux soldats, : Arthur Prosser, voyageur français venu dans ce pays pour assister moi-même à vos exploits et à ceux de votre armée de braves. Je n'ai pas de supérieur. Très heureux de faire votre illustre connaissance », acheva-t-il en s'inclinant légèrement. Soudain, alors que presque tous les soldats attendaient encore dehors, les deux portes de la machine se refermèrent et elle commença à disparaître. À l'intérieur, le redoutable guerrier corse prit un air profondément outré et les deux soldats à ses côtés visèrent la tête d'Arthur.
« Auriez-vous l'obligeance de bien vouloir nous expliquer, cher hôte, comment ces portes se sont fermées toutes seules et pourquoi j'ai l'impression que vous nous avez tendu un piège pour me prendre en otage ?, s'enquit Napoléon.
— Il se trouve que cette machine ne permet pas seulement de faire la guerre, sa principale utilité est même autre : elle permet de voyager, beaucoup plus rapidement qu'un cheval ou qu'un bateau. Vous ne me croirez certainement pas si je vous dis que je voyage à travers le temps..., dit Arthur avec un air de conspirateur.
— Ne vous moquez pas de moi, répondit sèchement l'empereur. Avez-vous des preuves de ce que vous avancez ?
— Bien sûr », dit Arthur en sortant un smartphone dernière génération de la poche de sa veste. Il lança la lecture à plein volume d'une mélodie bien connue d'un célèbre trio de rock alternatif des années 2010. Les deux soldats coururent se cacher dans des recoins du vaisseau tandis que Napoléon se boucha les oreilles et s'exclama :
« Arrêtez immédiatement cette cacophonie stridente ! » Arthur obéit sans perdre sa bonne humeur et Napoléon, furieux mais parvenant à garder son sang froid, le questionna : « Comment faites-vous pour emprisonner ces lamentables musiciens à l'intérieur d'une si petite boîte ? C'est impossible, un orchestre est sûrement dissimulé quelque part dans le vaisseau.
— Pas impossible, seulement très improbable, renchérit Arthur d'une voix malicieuse. Technologie du futur, je vous avais bien dit que je venais d'une autre époque. D'ailleurs, je vous amène en l'an 2013...
— Comment osez-vous !, explosa Napoléon. Me capturer dans mon époque d'origine pour me relâcher dans un hypothétique futur ! Ramenez-moi immédiatement à la Berezina, sinon j'ordonne à mes soldats de vous mettre à mort ! J'ai des ordres d'une importance capitale pour la réussite de la campagne de Russie à donner !
— Si vous me tuez, je ne pourrai rien faire pour vous... Nous voilà justement arrivés, je vous conseille de vous asseoir et d'attacher votre ceinture comme moi, ça va secouer.
— Je ne m'abaisserai pas à votre niveau, je sais garder ma dignité en restant debout pendant la tempête. De toutes façons, je n'ai plus besoin de me cramponner, il semble que nous soyons arrêtés. » Le TARMAC, comme au premier voyage, s'écrasa lourdement sur le sol quand les voyageurs s'y attendaient le moins. Napoléon se rattrapa in extremis au vieil écran de contrôle qui indiquait à ce moment-là « Champs-Élysées, 14 juillet 2013 » et les soldats trébuchèrent lamentablement. Chouette, pensa Arthur, jovial, en desserrant sa ceinture. Nous sommes allés dans mon propre futur proche et je n'ai même pas à m'expliquer devant mes supérieurs de Nespresso...
Sans même jeter un coup d'œil par le hublot, il ouvrit les deux portes sans effort.


Une foule impressionnante avait encerclé le TARMAC posé en plein milieu de l'avenue des Champs-Élysées. Le cheval d'un garde présidentiel en train de défiler hennissait désespérément en donnant de timides coups de sabot sur la machine tandis que des passants voulant commander un café se cognèrent la tête lorsque les portes s'ouvrirent.

Vous remarquerez que je raconte toujours au passé puisque c'est le futur d'Arthur et de Napoléon qui s'est normalement déjà produit au moment où vous lisez ces lignes. Fin de ma digression.


Le président de la République française à cette époque, François Hollande, s'approcha dignement de la machine et tendit la main à Arthur. Il était fier de représenter la France chez les visiteurs du futur et n'avait pas encore remarqué Napoléon. Arthur lui fit un grand sourire, lui serra machinalement la main et s'écria pour que toute la foule et tous les micros des chaînes de télévision l'entendent : « Françaises, Français ! J'ai l'honneur de vous présenter l'empereur Napoléon Ier, escorté par deux de ses soldats, venu nous rendre visite de 1812 ! » Sa déclaration fut logiquement soldée par un éclat de rire gigantesque. Napoléon sortit sa main de devant son ventre, écarta sans ménagement Arthur et s'avança devant François Hollande. Il jeta un regard suspicieux sur ces étranges objets qui semblaient s'appeler des micros et cria dans l'un d'eux pour être sûr de bien se faire entendre. Des curieux étudiaient déjà les uniformes de ses soldats, ces derniers n'osaient pas bouger. Napoléon hurla presque :
« Peuple de France de l'an 2013, je suis honoré de faire votre connaissance. J'apprécie votre bonne humeur ainsi que l'accueil chaleureux que vous m'avez réservé. Avant de retourner mener la campagne de Russie, j'aimerais brièvement m'entretenir avec l'empereur actuel des Français.
— C'est moi, répondit timidement François Hollande. Je suis euh, le président des français depuis l'an dernier. Heureux de faire votre connaissance. Comment êtes-vous arrivés jusqu'ici ?
— Président ?, s'étrangla Napoléon. Président ?! Cela signifie-t-il que l'Empire a été renversé par une nouvelle République ? » Il blêmit et fit signe à ses soldats de venir l'épauler. Pendant ce temps, Arthur commanda un jus d'orange.
« Pour tout vous dire, nous en sommes à la Vème République, et euh, en ce 14 juillet, je suis heureux de commémorer avec vous la Révolution française et les valeurs du pays des droits de l'Homme. », acheva le président dignement — selon lui.


Napoléon s'affaissa dans les bras de ses soldats pendant que trois journalistes se jetaient sur lui ; heureusement, Arthur s'empara du jus d'orange et referma à temps les portes du TARMAC. François Hollande devint la nouvelle cible de journalistes aussi déconfits que lui et le vaisseau temporel disparut on ne sait où, filmé par des centaines de caméras. Ce 14 juillet resta gravé dans les mémoires et les événements de la journée restèrent pendant plusieurs mois inexpliqués. Arthur laissa Napoléon et ses soldats devant le dôme des Invalides et commanda un thé glacé pour se rendre à l'époque des pharaons...

*
*   *

Arthur n'était pas peu fier de lui. En deux trajets supplémentaires, il venait de réussir à convaincre Ramsès II et Archimède de le suivre dans sa drôle de machine : il procédait en effet par ordre chronologique, il aurait bientôt terminé avec l'antiquité. Il sortit calmement du TARMAC qui s'était posé sur une baie à peu près déserte (mise à part une statue d'ange sur une colline un peu plus loin), fit quelques pas vers la mer quand tout à coup une femme se matérialisa devant lui.
Elle était blonde foncé, relativement petite, ses lunettes renforçaient un regard perçant et toute son attitude semblait vouloir signifier sa malfaisance. Lorsqu'elle parla, sa voix cassante, aigüe et son ton qui n'appelait pas vraiment de réponse mirent Arthur encore plus mal à l'aise.


« Bonjour, je suis Dolorès, commissaire en chef du département humain de la Brigade temporelle. Je vous annonce que vous êtes en état d'arrestation pour voyages dans le temps illicites en compagnie d'individus susceptibles de changer le cours de l'Histoire par leur absence dans leur époque d'origine.
— Comment savez-vous que je voyage dans le temps pour ramener à mon époque des personnages historiques du passé ? Et d'ailleurs, d'où venez-vous pour apparaître devant moi comme ça ?, s'interrogea Arthur.
— Du futur bien sûr, quelle question ! Et merci de ne pas nier vos activités, ça me facilite la tâche, le remercia Dolorès. Vous ne connaissiez donc pas l'existence de la Brigade temporelle ?
— Non, je pensais que j'étais le seul à pouvoir voyager dans le temps et je ne savais pas du tout que ce que je fais est illégal. Promis, je ne recommencerai plus, prononça Arthur d'un ton enfantin pour se faire pardonner.
— Ça ne va pas se passer comme ça !, s'insurgea Dolorès. Vous allez me suivre devant le tribunal intemporel après avoir aidé mes Anges à localiser les fugitifs du passé.
— Vos Anges ? Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler.
— Soit vous tentez de me manipuler, soit vous n'êtes vraiment au courant de rien. Je vous explique : les agents humains de la Brigade temporelle sont spécialisés dans la capture des fugitifs du futur mais n'ont pas les moyens ni la formation nécessaires pour s'occuper de ceux du passé. Récemment, notre Brigade s'est donc enrichie d'un nouveau département : celui des Anges pleureurs. En échange de leur coopération, nous leur offrons un peu de compagnie et surtout autant d'énergie temporelle qu'ils veulent. Ils nous aident donc à renvoyer dans le passé pas mal de monde. C'est clair comme ça ?, termina Dolorès d'un air excédé, comme si elle répétait cette explication pour la millième fois.
— D'accord, et donc vous comptez me renvoyer dans le passé à l'aide de vos Anges, c'est ça ?
— Mais non, ce sont Napoléon et les autres qui vont être victimes de mes Anges, voyons ! Je vous fais une démonstration, vous ferez un parfait cobaye. »
Dolorès jubilait. Arthur commença à faire marche arrière précautionneusement, l'air de rien, très lentement.
« Clignez des yeux, ordonna Dolorès. Clignez, je vous dis !
— Je ne vois pas trop pourquoi mais si ça peut vous faire plaisir... », concéda Arthur. Il cligna brièvement tout en accélérant sa marche arrière en direction du TARMAC. Lorsqu'il rouvrit les yeux, un ange était entre lui et Dolorès avec les bras grands ouverts, un rictus maléfique collé sur son visage et des dents acérées saillants de sa bouche. Il avait beau être une simple statue avec un émetteur radio autour du cou, il flanqua une sacrée trouille à Arthur qui sursauta.

« Bonjour, dit l'ange d'une voix placide et synthétique. Je suis l'ange Bob, chef du département « Anges pleureurs » de la Brigade temporelle. Cet émetteur ramené de 2033 que j'ai autour du cou me permet de transformer mes ondes psychiques en langage audible par des créatures aussi peu développées que des humains.
— Eh oh, j'entends tout !, le gronda Dolorès. Mon cher collègue, avez-vous localisé Archimède ?
— Il reste malheureusement introuvable, mais les sept chérubins pleureurs que j'ai mis à ses trousses travaillent dur. L'Ange souriant et ses hommes ont déjà réussi à renvoyer Ramsès à son époque et ils cherchent désormais Napoléon. Ce dernier n'a aucune chance de leur échapper, il s'est déjà trahi en faisant son apparition sur un plateau télé, s'esclaffa l'ange Bob. Qu'en pensez-vous, Arthur ? »
Pendant le discours de Bob, Arthur ne l'avait pas quitté des yeux : il avait compris que le moindre instant d'inattention lui serait fatal. À présent, il courait en marche arrière et il était presque arrivé à la porte du TARMAC.
« Bon, eh bien ce n'est pas tout ça, mais j'ai du travail moi ! Je suis enchanté d'avoir fait votre connaissance à tous les deux, je vous inviterai bientôt à boire le thé, promis ! Vous verrez, j'ai plein de choix dans ma machine ! », lança le voyageur sans quitter les membres de la Brigade des yeux. Pour ne pas leur tourner le dos, il commanda une boisson au hasard.
« Bon sang, il va s'enfuir ! Rattrapez-le, ange Bob ! Et vous Arthur, clignez des yeux, vous ne serez pas inutile comme ça !, éructa Dolorès en s'élançant à pied en direction du TARMAC.
— Je ne peux pas bouger pour l'instant, constata Bob.
— Ça m'énerve, j'oublie à chaque fois que je peux me téléporter ! », dit Dolorès en s'arrêtant net. Le temps précieux qu'elle avait perdu avait permis à Arthur de prendre sa boisson, de s'engouffrer dans le TARMAC et de fermer les portes. Mon chef et mes collègues doivent être furieux, pensa ce dernier. Je devrais peut-être passer leur annoncer que je prends mes congés un peu en avance cette année, pour cause de voyages dans le temps...
Lorsque Dolorès fut devant le TARMAC aux côtés de l'ange, il était trop tard : la machine commençait déjà à se volatiliser.
« Ce n'est pas possible, pourquoi est-ce qu'on est à chaque fois obligés d'utiliser la torture ?, s'indigna Dolorès. Il n'y a jamais un voyageur qui accepte immédiatement de collaborer et de croupir en prison avant d'être endoctriné pour rejoindre nos rangs, non, il faut toujours les poursuivre et les faire parler d'abord...
— Si vous ne les poursuiviez pas, il y aurait moins d'énergie temporelle à manger pour nous, fit remarquer l'ange Bob.
— C'est vrai, reconnut Dolorès. Je me demande bien où a pu partir cet Arthur... Je suis convaincue qu'il ne le sait pas lui-même. Allez, je m'occupe de lui, toi va capturer cet empereur, on se retrouve au dîner en 2086, O.K. ?
— À tout à l'heure », dit l'ange d'une voix sans émotion. Quant Dolorès se retourna, il avait disparu. Elle dépassa le panneau rouillé sur lequel figurait une inscription presque illisible (« Bad Wolf », ou quelque chose comme ça) et s'éloigna de la baie sans un regard vers la mer. J'ai toujours détesté la nature à l'ancienne, pensa-t-elle.



À suivre...



*Dans de nombreux récits de science-fiction, on parle de dimensions parallèles, alors pour désigner la notre, j'ai beau ne pas aimer les maths, j'ai choisi d'employer le terme de dimension perpendiculaire.

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